1ère rencontre nationale des agences culturelles territoriales

Les politiques territoriales en faveur de la culture sont confrontées à une multiplicité de défis. Ceux-ci sont notamment liés à la mise en oeuvre de la réforme territoriale, à la raréfaction des moyens publics, à la transformation des manières de produire, de faire et de vivre la culture. Un tel contexte exige de la part des acteurs de faire preuve de réactivité, d’adaptation permanente au changement, mais aussi de créer des conditions permettant de s’organiser dans cette perspective. Comment affronter ces évolutions et ces mutations ? Tous les acteurs de la culture sont concernés par cette question. Ils seront d’autant plus pertinents dans les réponses qu’ils apporteront sur le terrain qu’ils bénéficieront d’un accompagnement approprié.

C’est précisément le rôle des agences culturelles territoriales d’assumer cette tâche. Situées entre l’institution politico-administrative et les opérateurs artistiques et culturels, elles doivent renseigner le changement, imaginer les solutions pour le traverser. Il n’y a jamais eu autant besoin d’observation, d’information, de formation, de coopération, de mise en réseau et de structuration des filières, d’expérimentation : autant de services, de missions qui reviennent aux agences. Leur rôle de poissons pilotes, de lieux ressources peut s’avérer très précieux pour repérer les pratiques innovantes de tous ordres, culturel, économique, territorial, technologique... sur leur territoire d’implantation ou ailleurs afin d’en faire bénéficier toute la chaîne des acteurs culturels.

Ainsi, contrairement à certaines idées reçues entendues dans le passé, les agences ont vocation à jouer un rôle majeur pour renforcer, conforter, renouveler les politiques culturelles de par leur faculté de médiation. Affaiblir ce rôle reviendrait à affaiblir l’ensemble des politiques culturelles et donc des acteurs qui les animent. Il n’y a aucun doute à ce sujet. Aujourd’hui, les collectivités adoptent des positions disparates vis-à-vis des agences. Certaines les assument totalement dans leurs stratégies.

D’autres, inspirées par une vision à court terme les remettent en cause. D’autres encore peinent à redéfinir un contrat avec leurs agences dans le contexte de transformation évoqué, soit qu’elles manquent encore d’une idée très précise de leur positionnement, soit que les changements qu’elles doivent elles-mêmes supporter absorbent pour l’heure toute leur énergie. De ce fait, bien des agences traversent une zone d’insécurité, quand elles ne sont pas purement rayées de la carte. Elles ont pourtant beaucoup de réponses à apporter pour réinventer les politiques culturelles, comme en témoignent les actes de la rencontre nationale organisée à Strasbourg autour du 40e anniversaire de l’Agence culturelle d’Alsace.

Si l’on réfléchit en termes d’intérêt général, les agences culturelles territoriales pourraient s’avérer les passeurs d’une philosophie relativement nouvelle de l’action territoriale, une philosophie de la décentralisation coopérative qui permettrait de mieux intégrer des pratiques de transversalité, d’interterritorialité, de complémentarité ou de mutualisation… Autant de mots à traduire en actes, autant de savoir-faire à faire grandir et partager.

 

Avant-propos de Jean-Pierre Saez, directeur de l’Observatoire des politiques culturelles

Lire le rapport de Synthèse des ateliers de la 1ère rencontre nationale des agences culturelles territoriales

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