La société a de plus en plus besoin d’encadrants pour les “activités artistiques” amateurs, mais a-t-elle besoin des “Artistes”?

  • Marina Varin
  • Divers

COMPTE-RENDU DE l’ ATELIER DE PHILO du 22 mars 2017 par Marina Varin

Cet atelier part d’un constat. Depuis les années 70, en France, il y a de plus en plus de personnes qui pratiquent un art en amateur dans des centres dédiés (école de musique, de danse, de théâtre, etc.) ou chez soi (écriture, peinture, …). Parallèlement, les artistes répertoriés comme « professionnels » (m.d.a, statut intermittent, …) sont de plus en plus nombreux, mais seul un petit nombre parviennent à vivre exclusivement de la vente de leurs productions ou de leurs prestations artistiques.

Je vous livre ici les réactions des participants de l’atelier de philo.

Selon le principe inverse de « ce qui est rare est précieux », l’artiste, « trop courant » peut devenir « encadrant » et créer d’autres « encombrants ». Qu’est-ce qu’un artiste « pas courant » ? Comment le définir et le différencier du «créatif », voire « ré-créatif » ou de « celui-celle qui s’exprime » ? Pour les uns, un « vrai artiste » est généreux, il « donne ce qu’il est », il « s’expose », quelles que soit les réactions ou l’indifférence qu’il suscite. Pour d’autres, l’artiste doit «éveiller », « interpeler », « toucher de façon universelle et dépasser les modes ». A contrario de « l’objectif d’universalité », certains pensent que l’art s’adresse à l’individu, non à la société, même s’il peut être récupéré par la société ou le pouvoir en place (propagande, forger une identité nationale, etc.). L’artiste répondrait au besoin émotionnel fondamental de chaque individu, plutôt qu’à une fonction sociale. L’artiste ne se doit pas de toucher un groupe entier avec une intention déterminée à l’avance, mais quelques individus seront touchés pour des raisons toutes personnelles. D’autres notent que ce n’est pas le besoin de la société qui crée l’art et les artistes, « ils sont là » quelles que soient les sociétés ou les époques, alors attribuer une fonction sociale déterminée à l’artiste (lui donner un cadre) n’est-ce pas s’attaquer à sa liberté de créer, et notamment à celle de s’inventer une fonction inédite dans des sociétés toujours en évolution? Enfin, « le rôle de l’artiste est de produire des symboles, d’inventer des nouvelles normes esthétiques qui seront utilisées de façon banale par la suite. L’artiste forme les regards. Il est un chercheur et comme n’importe quel chercheur (en science physique, en maths, …) il peut ne rien trouver, sans pour autant devenir un « non artiste ». « Un artiste est une personne qui consacre toute sa vie active à cette recherche esthétique de manière obsessionnelle. » Un « encadrant » artistique, lui se doit d’être un bon pédagogue pour transmettre les règles basiques de l’art étudié (théâtre, piano, dessin, …)

Concrètement comment mettre un peu plus d’art dans mon quotidien ? - Cultiver les moments de solitude - exposer davantage ce que je fais - avoir une activité créative - faire de sa vie une œuvre d’art en cultivant sa singularité, son « style » - découvrir d’autres horizons artistiques - développer mon regard critique sur le monde pour tenter de créer de l’inédit

 

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