La France, meilleur tremplin pour les artistes de cirque

  • Martine Robert, Les Echos
  • Divers

L'Hexagone reste un lieu majeur de création et de diffusion. Outre douze pôles dédiés, de nombreuses scènes accueillent ces spectacles.

Si Noël est toujours une période faste pour le cirque traditionnel sous chapiteau, le cirque contemporain, lui, ne connaît plus de saison, comme en témoignent les 150 représentations données chaque année à la Villette. L'engouement pour ce type de spectacle ne se dément pas : le 29e Festival Circa à Auch a ainsi comptabilisé, fin octobre, 29.000 entrées (150 artistes, 16 écoles, 300 professionnels présents), et la seconde Biennale des arts du cirque attend, fin janvier à Marseille, 85.000 spectateurs et 500 programmateurs.

Des rendez-vous majeurs pour le monde circassien, parmi d'autres : la France compte 12 pôles nationaux, 38 territoires (structures de production et de diffusion), 77 scènes nationales programmant ces spectacles. La BNF et le Centre national des arts du cirque viennent même de créer un site qui se veut une anthologie des arts du cirque. « Nous restons les leaders mondiaux dans cette discipline », souligne Marc Fouilland, directeur de Circa, le plus gros pôle circassien. Depuis 2012, le Circa bénéficie de 6.000 mètres carrés d'espaces de résidence et de travail, d'une salle de spectacle en dur, d'aires d'accueil des chapiteaux, grâce aux 5 millions d'euros investis par l'Etat et les collectivités territoriales.

« Avec une dizaine d'écoles professionnelles, le modèle français a fait des émules en Europe, en Angleterre, en Belgique, aux Pays-Bas mais l'Hexagone reste le principal lieu de diffusion, attirant des artistes du monde entier », poursuit Marc Fouilland.

Parent pauvre du spectacle vivant

Pas moins de 600 compagnies ont ainsi leur siège en France. Durant le dernierFestival Circa, des programmateurs venus d'Israël, des Etats-Unis, du Canada, d'Amérique latine avaient fait le déplacement... « Certains pays comme le Canada savent formater des spectacles qui tournent très bien à l'international, mais la France domine dans le cirque de création », estime le responsable du pôle.

Pourtant, la discipline a tardé à être reconnue par le ministère de la Culture, qui lui alloue une enveloppe annuelle de 12 millions d'euros, largement affectée à la formation. Il reste le parent pauvre du spectacle vivant. « Circa, par exemple, avec ses 15 salariés, ses résidences, son festival, sa saison de spectacles, dispose d'un budget de seulement 2 millions d'euros, sans comparaison avec celui d'un centre dramatique national, de l'ordre de 10 à 12 millions », note Marc Fouilland. Le budget du Circa provient à hauteur de 30 à 35 % de ressources propres, le reste de subventions des collectivités et du ministère, lequel a porté sa contribution de 150.000 à 200.000 euros cette année, première revalorisation depuis 2001, année dite « des arts du cirque » par la ministre de la Culture d'alors, Catherine Trautmann.

Les leviers pour accroître les ressources propres sont minces : les tarifs doivent rester populaires et le mécénat d'entreprise reste très difficile à attirer. Mais ceci pourrait changer car les grandes écoles de Rosny-sous-Bois, Châlons-en-Champagne, ou encore l'Académie Fratellini, apprennent désormais à leurs élèves à lever des fonds.

À noter : De 30.000 à 300.000 euros : c'est le coût de production des créations présentées au Festival Circa.

Source :Martine Robert, Les Echos
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
De scène en scène © 2017 -  Hébergé par Overblog